Le cadre de confiance
Le cadre de confiance
Sans membrane : pas de vie
L'apparition de la vie est intimement liée à l'apparition de "la membrane".
Prenez une cellule vivante. Elle est constituée d'une membrane lipidique qui l'isole du monde extérieur.
Cette membrane joue quatre rôles.
Cette membrane joue quatre rôles.
- elle contient
- elle protège
- elle garantit une identité car à sa surface se trouvent des signes distinctifs
- elle filtre les échanges avec l'extérieur. La cellule peut décider ce qui rentre et ce qui sort. Il ne s'agit jamais d'un mur infranchissable !
Être vivant c'est maintenir un fragile équilibre, une imperceptible tension, entre le dedans et le dehors, entre l'enfermement et l'ouverture totale.
Ce qui caractérise un être vivant, ce sont les qualités et les quantités d'échanges qu'il réalise avec l'extérieur.
=> Ce qui vaut pour une cellule, vaut aussi aux échelles supérieures. (organes, individus, groupes...)
Ce qui caractérise un être vivant, ce sont les qualités et les quantités d'échanges qu'il réalise avec l'extérieur.
=> Ce qui vaut pour une cellule, vaut aussi aux échelles supérieures. (organes, individus, groupes...)
Pourquoi un cadre de confiance pour le groupe
Les groupes d'individus, quelle que soit leur taille, possèdent aussi des membranes, immatérielles, qui fonctionnent selon les mêmes principes et qui se constituent de l'intérieur.
Cette membrane permet de créer au sein du groupe un sentiment de sécurité, indispensable pour pouvoir laisser s'exprimer chacun des individus qui le composent.
Si la membrane est bien faite, si tout le monde a intégré la raison d'être du groupe, l'objectif commun partagé alors, chacun peut voir l'autre comme un allié.
La force de cohésion d'un groupe est notamment liée à la qualité de sa membrane.
Cette membrane permet de créer au sein du groupe un sentiment de sécurité, indispensable pour pouvoir laisser s'exprimer chacun des individus qui le composent.
Si la membrane est bien faite, si tout le monde a intégré la raison d'être du groupe, l'objectif commun partagé alors, chacun peut voir l'autre comme un allié.
La force de cohésion d'un groupe est notamment liée à la qualité de sa membrane.
Les risques de zones non cadrées
Pas de cadre
Lorsqu'il s'agit de mettre en place un collectif, on a paradoxalement l'habitude de faire confiance à notre intuition, au naturel, alors que tout cela demande au contraire une connaissance fine des mécanismes qui sont en jeu. L'instauration d'un cadre fait partie de ces mécanismes qui permettent à l'entraide d'apparaître.Sans cadre, pas de confiance possible (en tout cas sur le moyen et long terme). Dès la fin des premiers moments "de grâce", l'absence de cadre empêchera le groupe de gérer correctement les "soucis" qui immanquablement arriveront. Chacun se reconstruira dans l'urgence une petite membrane de sécurité personnelle et s'en sera terminé de l'entraide et de la coopération. Ceci marquera plus que certainement, la mort du groupe (sous cette forme)
Cadre trop poreux ou mal défini
Une membrane trop poreuse ou mal définie cause chez les membres du groupe un sentiment de malaise et d'insécurité.Or, sans sentiment de sécurité, chaque individu se recroqueville et reconstruit dans l'urgence une petite membrane autour de lui.
Avec un cadre mal défini, le risque est de voir s'exprimer des plaintes de la part de ceux qui ne l'acceptent pas comme tel, des remarques, voir des actes de sabotage ou de boycott, ce qui met en danger le sentiment de sécurité du groupe.
Les règles permettront à l'action collective d'avoir lieu, à la fois en stabilisant la coopération et en encadrant la compétition et l'égoïsme.
Sans règles partagées et clairement définies, une véritable entraide généralisée entre les membres d'un groupe a peu de chances d'émerger, et seuls apparaîtront des actes d'altruisme spontanés et quelques relations entre pairs.
Trop de cadre
Ça on a déjà en entreprise, c'est bon ;-)Un cadre doit être protecteur sans être trop contraignant, quand il est trop "dur", quand il dicte tout, prévoit tout, il enferme et coupe les élans.
Sources
- L'entraide : l'autre loi de la jungle / Pablo Servigne
- L'université du Nous
Ces pages pourraient vous intéresser
La méthode de l'opposé des contraires
La méthode de l'opposé des contraires
Quand on souhaite faire réfléchir un collectif sur un sujet sérieux, il est souvent plus facile d'aborder le problème dans le sens contraire !
Par exemple, pour définir un cadre de travail (ce qui nous permettra de travailler ensemble sans difficulté) il est souvent plus facile d'inviter les personnes à travailler sur "tout ce qui nous permettra d'échouer à travailler ensemble".
C'est souvent plus efficace car :
- c'est marrant et donc ça permet aux gens de se lâcher => de soulever plus de points que si on avait été "sérieux"
- c'est facile car l'humain a tendance à mieux identifier (surestimer) les risques (c'est un biais cognitif que l'on détourne à notre avantage ;-)
- « Nous sommes câblés pour la peur (qui découle de l'identification d'un risque) dès notre naissance et c’est la vie qui va peu à peu nous apprendre à nous montrer sélectifs envers nos peurs : ce qu’on va nous apprendre, ce que nous allons observer autour de nous, ce qu’on va soi-même expérimenter… Notre cerveau, ce merveilleux ordinateur personnel, est donc équipé de série, par l’évolution, avec un logiciel nous préparant à ressentir le plus grand nombre de peurs possible.. » Voir Pshychologie de la peur / Ch André
Comment procéder ?
- En fonction du sujet à traiter, retournez-le pour le formuler par son contraire.
- "Comment faire pour travailler efficacement ensemble ?" => "Que faire pour réussir à ne pas pouvoir travailler ensemble ?"
- Invitez les participants à identifier tout ce qui permettrait d'arriver à ce résultat.
- Il est souvent plus facile de laisser les personnes réfléchir d'abord en solitaire.
- Faites ensuite un travail collectif pour récolter les réponses, triez-les par affinité.
- Une fois la réponse globale obtenue, prenez l'opposé de celle-ci pour construire votre réponse finale.
- Validez avec le groupe cette nouvelle réponse.
- Prenez quelques minutes pour débriefer la méthode.
Durée : 30/40 min
Nombre de participants : de 10 à 30