le déblocage d'un problème par la méthode de l'accélérateur de projet
L'accélérateur de projet est une méthode faisant intervenir des pairs pour résoudre un problème donné par un individu lors de la réalisation d'un projet.
Histoire
Cette méthode dérive de l'entrainement mental créé pendant la guerre 39-45 par Joffre Dumazedier et développé ensuite par le mouvement d'éducation populaire "peuple et culture". Elle est utilisée un peu différemment dans le cadre de l'analyse de pratique professionnelle. 1
Procédure
Pour assurer le succès d’une telle démarche, il est important de s'approprier la méthode et de suivre les règles qui en découlent.
Trois rôles devraient être assurés :
un exposant : la personne qui présente sa situation problème
un animateur - gardien de la méthode : présente rapidement la méthodo, rappelle les règles, assure le bon déroulement.
un secrétaire : celui qui prend les notes (fonction partagée sur Etherpad)
Méthode par étapes (45 min)
Étape 0 : Préparation (5 min.)
Au début de la rencontre, le groupe devrait choisir :
une personne qui présente sa situation-problème : il est conseillé qu'elle prépare sa question en amont à partir de sa réflexion sur ce qu’elle vit comme difficulté dans sa pratique professionnelle.
un animateur (gardien de la démarche)
une personne qui prendra les notes (ou fonction partagée sur pad)
Étape 1 : Exposé de la problématique ou de la situation (5 min) on fera en 2 ;-)
La personne qui a accepté de soumettre son problème expose le plus clairement possible la situation et son contexte. Elle exprime ensuite la façon dont elle définit le problème. Les autres membres de l’équipe écoutent.
Étape 2 : Clarification de la problématique (5 min) on fera en 3 ;-)
Les membres du groupe formulent les questions pour bien cerner la situation. Ils doivent, à cette étape, s’en tenir à des questions d’information factuelle (meilleure compréhension du contexte par ex). La personne qui a exposé sa situation apporte les précisions ensuite.
Étape 3 : Contrat - reformulation de la question (1 min)
La personne qui a exposé sa situation précise clairement ce qu’elle attend des autres membres du groupe. (je voudrais que le groupe m'aide à ....)
Les autres membres du groupe interviennent : donnent leurs impressions, réactions, interprétations... Ils proposent une façon de voir autrement la situation. Ils peuvent faire des suggestions pratiques ou donner des conseils. La personne qui a exposé sa situation écoute et s'engage à ne pas intervenir. Elle a tout intérêt à noter par écrit ce qui lui paraît pertinent de retenir.
Étape 5 : Synthèse et plan d’action (5 min)
La personne qui a exposé sa situation prend quelques instants pour finaliser en mini plan d'action des remarques exprimées par les membres du groupe (une synthèse personnelle de ce qu’elle retient). Pendant ce temps , les autres participants notent les idées et remarques qui peuvent leur être utiles dans leurs projets (idées transversales etc)
Après ce temps d'écriture , la personne qui a exposé sa situation présente son plan d'action, indique la façon dont elle entend donner des suites. Les autres membres du groupe n’ont pas à discuter des choix de la personne ou de son plan d’action; ils se comportent plutôt comme des témoins du cheminement de cette personne; ils peuvent exprimer leur soutien et leur encouragement.
Étape 6 : Évaluation et intégration des apprentissages, vécu (5 min)
Pour fermer correctement la rencontre, il convient de faire un retour sur ce qui s’est passé. La personne qui a demandé de l’aide peut exprimer son vécu ; le groupe peut évaluer sa façon de procéder et, au besoin, y apporter des correctifs pour la prochaine rencontre. Il est conseillé de prendre quelques minutes pour noter individuellement ce que chacun retient de cette rencontre
Conditions de réussite
Pour assurer le succès d’une telle démarche, l'animateur rappelle les règles. Les participants apportent leur aide dans un esprit bienveillant et sans "juger". Cet exercice requiert de la part des utilisateur une attention aux autres. Ne pas faire d'intervention trop longue.1; 2
Avantages et limites
Très efficace quand la situation et la demande sont clairement posées, que le public est hétérogène.(1)
Avant l'étape 5 "le temps d'écoute", il peut être intéressant pour l’animateur de représenter aux participants le meilleur moyen d'aider le demandant : les objectifs sont de remettre de la complexité, de l'hétérogénéité, penser en terme de processus, de situation évolutive, sortir du binaire et accepter le ternaire « et ceci et cela », penser le contexte global, ne pas oublier la genèse de la situation, penser aux tabous ou aux non-dits, repérer les contradictions. Pour enrichir le problème et élargir sa vision.1
Sources
(1) Cours adapté de : Payette, A. et Champagne, C. Le groupe de codéveloppement professionnel, Sainte-Foy, Les Presses de l’Université du Québec,1997. Publié depuis Moustic sous licence Creative Commons BY-SA
(2) Bonnes pratiques pour bien animer un accélérateur de projet groupe DLA37 distribué sous licence Creative Commons BY-SA
(3) mousTIC, distribué sous licence Creative Commons BY-SA
Pour que le collectif perdure, il faut que chaque membre se sente "appartenir au groupe".
On dit souvent qu'il faut "montrer le groupe au groupe" pour faire prendre conscience (et rappeler régulièrement) que chacun fait partie d'un tout.
Pour ce faire, l'annuaire, parfois appelé trombinoscope est un outil redoutable. Il offre en plus (selon les choix posés) la possibilité à chacun de prendre contact avec un autre membre via ses coordonnées. Ceci facilitant les échanges horizontaux dans le groupe et donc l'autonomie de chacun.
Sauf à utiliser les outils de type réseaux sociaux (pas toujours très éthiques et respectueux de nos vies privées), il n'existe pas beaucoup d'outils numériques permettant de rapidement réaliser un annuaire un peu joli.
Yeswiki, est un logiciel open source et éthique, conçu pour faciliter la vie des collectifs. Il permet de créer facilement un site web pour s'organiser, collecter les productions, partager des ressources... et créer un annuaire des membres ;-)
La page "Ils agissent" de ce site internet (qui utilise donc Yeswiki ,-) ou l'exemple ci-dessous vous le démontrent !
L'apparition de la vie est intimement liée à l'apparition de "la membrane".
Prenez une cellule vivante. Elle est constituée d'une membrane lipidique qui l'isole du monde extérieur.
Cette membrane joue quatre rôles.
elle contient
elle protège
elle garantit une identité car à sa surface se trouvent des signes distinctifs
elle filtre les échanges avec l'extérieur. La cellule peut décider ce qui rentre et ce qui sort. Il ne s'agit jamais d'un mur infranchissable !
Enfin, et c'est important, une membrane n'est pas une structure préexistante. elle est fabriquée par la cellule elle-même qui l'entretient tout au long de sa vie.
Être vivant c'est maintenir un fragile équilibre, une imperceptible tension, entre le dedans et le dehors, entre l'enfermement et l'ouverture totale.
Ce qui caractérise un être vivant, ce sont les qualités et les quantités d'échanges qu'il réalise avec l'extérieur. => Ce qui vaut pour une cellule, vaut aussi aux échelles supérieures. (organes, individus, groupes...)
Pourquoi un cadre de confiance pour le groupe
Les groupes d'individus, quelle que soit leur taille, possèdent aussi des membranes, immatérielles, qui fonctionnent selon les mêmes principes et qui se constituent de l'intérieur.
Cette membrane permet de créer au sein du groupe un sentiment de sécurité, indispensable pour pouvoir laisser s'exprimer chacun des individus qui le composent.
Si la membrane est bien faite, si tout le monde a intégré la raison d'être du groupe, l'objectif commun partagé alors, chacun peut voir l'autre comme un allié.
La force de cohésion d'un groupe est notamment liée à la qualité de sa membrane.
Les risques de zones non cadrées
Pas de cadre
Lorsqu'il s'agit de mettre en place un collectif, on a paradoxalement l'habitude de faire confiance à notre intuition, au naturel, alors que tout cela demande au contraire une connaissance fine des mécanismes qui sont en jeu. L'instauration d'un cadre fait partie de ces mécanismes qui permettent à l'entraide d'apparaître. Sans cadre, pas de confiance possible (en tout cas sur le moyen et long terme). Dès la fin des premiers moments "de grâce", l'absence de cadre empêchera le groupe de gérer correctement les "soucis" qui immanquablement arriveront. Chacun se reconstruira dans l'urgence une petite membrane de sécurité personnelle et s'en sera terminé de l'entraide et de la coopération. Ceci marquera plus que certainement, la mort du groupe (sous cette forme)
Cadre trop poreux ou mal défini
Une membrane trop poreuse ou mal définie cause chez les membres du groupe un sentiment de malaise et d'insécurité.
Or, sans sentiment de sécurité, chaque individu se recroqueville et reconstruit dans l'urgence une petite membrane autour de lui.
Avec un cadre mal défini, le risque est de voir s'exprimer des plaintes de la part de ceux qui ne l'acceptent pas comme tel, des remarques, voir des actes de sabotage ou de boycott, ce qui met en danger le sentiment de sécurité du groupe.
Les règles permettront à l'action collective d'avoir lieu, à la fois en stabilisant la coopération et en encadrant la compétition et l'égoïsme. Sans règles partagées et clairement définies, une véritable entraide généralisée entre les membres d'un groupe a peu de chances d'émerger, et seuls apparaîtront des actes d'altruisme spontanés et quelques relations entre pairs.
Trop de cadre
Ça on a déjà en entreprise, c'est bon ;-)
Un cadre doit être protecteur sans être trop contraignant, quand il est trop "dur", quand il dicte tout, prévoit tout, il enferme et coupe les élans.
Sources
L'entraide : l'autre loi de la jungle / Pablo Servigne
Yogile (https://www.yogile.com) permet de facilement récolter et afficher les photos de son collectif.
Il existe une version gratuite avec quelques limitations.
Il est possible de permettre au collectif
d'envoyer ses photos directement via un bouton sur l'album (voir ci-dessous) ou
aussi par mail en fichier attaché (dans ce cas ci l'email est cooptic-formation@yogile.com)