C'est quoi mon intention, ma motivation ?
On ne peut défendre les plus belles causes sans utopies. Les édulcorées "transitions", exhortations au "changement" n’offrent pas de perspective, pas de désir, de joie, donc aucune puissance de réalisation(1). Pour s’autoriser à imaginer un nouveau monde nous devons partir de ce que nous voulons, planter nos yeux dans le futur, rêver l’inimaginable et ne pas se contenter d’ajustements. Le militant rationnel n’existe pas : il agit parce qu’il est touché.
Souvenez-vous aussi que l’on passe plus de temps à cheminer qu’à être arrivé. Mettre toute sa vitalité et sa joie dans une future réussite, et ne trouver ni joie ni vitalité tout au long du chemin qui y mène doit être un signal d’alarme que vous n’êtes pas dans votre élan vital. Il faut peut-être revoir votre manière de travailler.
je suis le changement que je veux voir venir : ok ! càd ? ;-)
Quelles sont les motivations qui portent mon envie de changement ?
Pour chaque motivation, quelle que soit sa nature émotionnelle ou non, voyez si elle est :
- pérenne ou fluctuante : pour porter l’action sur le long terme, la motivation doit résister au temps et être disponible à chaque instant ou presque (on ne va pas se mettre la pression non plus!) Disponible c’est-à-dire qu’en cas de problème, vous pouvez garder le cap de l’action, et que les aléas ne font pas disparaître votre motivation ni ne démobilisent votre énergie d’action, ou bien seulement très temporairement.
- puissante ou fragile : cette motivation doit vous permettre d’affronter les aléas et inconforts, les remises question de l'importance de tout ça.
- communicative ou repoussoir pour les autres : On suit en général quelqu’un dans l’action parce qu’il est enthousiaste. Mais sans excés sinon ça énerve...
(1) : Si Martin Luther King avait demandé la ségrégation "responsable", les Noirs auraient-ils eu le droit de s’asseoir les jours pairs dans le bus? Les abolitionnistes se seraient-ils réjouis d’une "transition" esclavagiste, de coups de fouet divisés par deux? Dès le départ, ils ont exigé la dignité radicale. Pourtant, tout le système économique et social de l’époque tenait par l’esclavage. Utopistes, les abolitionnistes ont cru en la noblesse de l’humanité. C’est ainsi qu’ils ont bouleversé le cours des choses.
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